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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/32

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Notre Sauveur prit le bâton de la vieille et en frappa un coup sur la pierre du foyer en prononçant je ne sais quels mots latins ; et aussitôt il en sortit une vache mouchetée, fort belle, et dont les mamelles étaient toutes gonflées de lait.

— Jésus Maria ! s’écria la vieille en la voyant ; comment cette vache est-elle venue ici ?

— Par la grâce de Dieu, grand’mère, qui vous la donne.

— Que la bénédiction de Dieu soit sur vous, mes bons seigneurs ! Je prierai Dieu pour vous, matin et soir.

Et les trois voyageurs se remirent en route.


La vieille, restée seule, ne se lassait pas de contempler sa vache : — La belle vache, disait-elle, et comme elle a du lait ! Mais comment est-elle venue ici et d’où ? Si je ne me trompe, un de ces trois étrangers l’a fait sortir de la pierre du foyer, en y frappant un coup avec mon bâton… Le bâton m’est resté ; la pierre du foyer aussi est toujours là. Si j’avais une autre vache comme celle-ci !… Peut-être, pour cela, me suffira-t-il de frapper de mon bâton sur la pierre du foyer, comme l’autre… Je veux essayer…

Et elle frappa un grand coup de son bâton sur la pierre du foyer en prononçant quelques mots qu’elle croyait peut-être latins, mais qui n’étaient