Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lit, au hasard. Après le déjeûner, qui consista seulement en une soupe de pain d’orge, la vieille leur dit :

— À présent que je vous ai hébergés, j’aime à croire que vous ferez quelque chose pour moi aussi.

— C’est de toute justice, répondit notre Sauveur.

— Le temps est beau, et j’ai là un peu de blé à battre ; venez, et je vais vous conduire sur l’aire.

Et ils la suivirent. Il y avait sur l’aire de l’avoine déjà étalée et toute disposée pour être battue. Elle leur présenta des fléaux en leur disant :

— Prenez, et frappez fort.

Pierre n’était guère content, et il murmurait :

— Battre du blé sur l’aire, à mon âge !

— Bah ! dit saint Jean, allons-y de bon courage, et ce sera bientôt fait ; puis, nous nous remettrons en route.

Alors, notre Sauveur prit une poignée de paille, y mit le feu et la jeta sur l’aire. Et voilà aussitôt toute l’aire en feu, et la vieille de pousser des cris d’alarme. Mais elle fut tout étonnée de voir la paille se ranger d’un côté de l’aire et le grain du côté opposé, sans que rien fût endommagé.

— À présent que le travail est fait, grand’mère, nous allons nous remettre en route, dit Notre-Seigneur à la vieille.