fant, une fille, mais laide et disgracieuse au possible. On l’appelait la princesse de Saint-Turuban.
Le favori du roi dit un jour à son maître qu’il devrait se remarier.
— Non, répondit-il ; c’est bien assez d’une fois.
— Je connais pourtant une personne qui vous conviendrait parfaitement, reprit le favori.
— Vraiment ? Qui donc ? demanda le roi, intrigué.
— La princesse de Saint-Turuban.
— Je n’en ai jamais entendu parler. Où demeure-t-elle, cette princesse-là ?
— Dans un royaume qui touche au vôtre, du côté du levant.
— Non, je ne veux pas me remarier.
Pourtant, le roi rêva plus d’une fois de la princesse de Saint-Turuban, et, à quelques jours de là, il dit à son favori :
— J’ai pensé à ce que vous m’avez dit l’autre jour, et je ne serais pas fâché de voir la princesse de Saint-Turuban.
— Je vous conduirai, quand vous voudrez, jusqu’à elle, sire.
— Eh bien ! nous partirons demain matin.
Le lendemain matin, de bonne heure, ils se mirent donc en route, montés sur deux superbes chevaux, et, après plusieurs jours de marche, ils