Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/322

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On envoya d’abord chercher la sorcière dans le bois qu’elle habitait, puis, quand elle eut été amenée, on fit chauffer un four à blanc, et la marâtre, sa fille et leur amie la sorcière y furent jetées, toutes vives, malgré leurs cris, leurs supplications et leurs menaces.

Marie et son époux vécurent ensuite heureux ensemble, et exempts de soucis et d’inquiétude, et le vieux roi étant venu à mourir peu après, son gendre lui succéda sur le trône[1].


(Conté par J.-M. Ollivier, charpentier, Touquédec, 1873.)



  1. On voit clairement que ce conte est d’origine païenne, et probablement orientale, et que des éléments chrétiens y ont été mêlés par les conteurs modernes.
    L’épisode final, celui de la métamorphose de la princesse en oiseau, se retrouve dans un autre conte breton de ma collection, avec cette différence que la métamorphose se fait sous forme de cane et qu’elle est due à des nains ou danseurs de nuit (danserrienn noz), mais toujours au moyen d’une épingle enfoncée dans la tête.
    Les marâtres qui veulent substituer leurs filles, laides et méchantes, à une princesse plus heureusement douée par la nature sont communes mes dans les traditions populaires, qui d’ordinaire ne sont pas tendres pour elles.
    Ce conte peut aussi être rapproché de l’Oiseau Bleu de Mme  d’Aulnoy.