Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/107

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Je vis ensuite un lièvre,
Qui avait aux pattes des sabots,
Et après lui (couraient) les lévriers,
Sans pouvoir l’attraper.
___Baon, biel ! etc....

Moi, j’ai vu, à Pontrieux,
Écorcher des chevaux encore vivants ;
Pendant que leur peau était au marché,
Leur corps (était) aux champs, qui labourait.
___Baon, biel ! etc

Moi, j’ai vu une jument blanche,
Dans une lande, peigner sa tête,
Et se servir d’un marteau pour tuer les poux.
Croyez que je ne dis pas un mot de mensonge.
___Baon, biel ! biel ! biel ! baon, biel a baon !


Chanté par Barba Tassel. — Plouaret, 1863.
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LE PATER DE JEAN
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_______— Pater noster, Jean,
_______— Pater noster, ma mère, dit Jean.
_______— Etes-vous marié, Jean ?
— Oui, marié assez, marié a la servante d’un prêtre !
_______— Oh ! quel malheur, Jean !

— Malheur aucun, dit Jean, elle avait quelques champs,
_______Et moi, j’avais quelques semences.

_______— Oh ! quel bonheur, Jean !

— Bonheur aucun, dit Jean, trois champs d’avoine que j’avais
_______Se sont tous changés en folle avoine.

_______— Oh ! quel malheur, Jean !

Malheur aucun, dit Jean, j’avais trois petits cochons
_______Et je m’en nourris.

_______— Oh ! quel bonheur, Jean !