Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/205

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   Moi, je suis privée par Dieu
De l’une et de l’autre.

   — Non, vous n’êtes par Dieu privée
Ni de gentillesse ni de beauté :

   Vous avez un visage ardent,
Qui me rendra l’esprit content.

   — Si j’ai un visage ardent,
Vous aussi vous êtes à mon goût.

   — Je ne me lève pas un jour de mon lit
Que je ne touche une boisselée de froment de rente ;

   De froment de rente, des plus beaux,
Ni pois sauvages ni charbon il n’y a en lui.

   — Cherchez un froment, des plus beaux,
Pois sauvages et charbon il y aura en lui ;

   Pois sauvages et charbon il y aura en lui, (parmi.)
Dans le vôtre, plus qu’en aucun autre.

   — Trois paires de chaussures j’ai usé,
Ma douce, à venir vous voir ;

   (J’ai) fait faire la quatrième paire,
Et, malgré cela, je ne sais pas votre pensée.

   — Quand vous serez las d’user des chaussures,
Venez sur les semelles de vos bas ;

   Ou bien restez chez vous,
Et vous ne perdrez pas votre temps.

   — Entre votre maison et la mienne,
Il y a une avenue (bordée) de romarin :

   La bordure de votre côté est flétrie,
Celle de mon côté (est) fleurie :

   Ce qui montre que vous ne m’aimez pas,
Ma douce, et que vous me délaissez.

   Je vous avais donné un couteau joli,
En même temps qu’une bague d’argent.

   — Votre couteau est usé, depuis longtemps
À peler des poires et des pommes.

   Si vous m’avez donné des bagues,
Moi, je vous avais donné de la monnaie ;