Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


   — Vous épouser je ne puis pas,
Bien jeunette est mon épouse ;

   Restez en ville une couple d’ans,
Si mon épouse meurt, je vous épouserai.

   C’est là de ma part une parole déplacée,
(De compter) pour faire la cour sur un décès.

   — Votre fils Dauphin, s’il est en âge,
Sire, et si cela est à votre gré ?...

   Le vieux roi disait
A son palefrenier, ce jour-là :

   — Va me chercher plume, encre et papier,
Pour que j’écrive une lettre ;

   Pour que j’écrive une lettre
A mon fils Dauphin, qui le rappelle à la maison,

   (A l’effet) d’épouser l’héritière de Pennanec’h,
Et il sera roi à ma place ;

   D’épouser l’héritière de Pennanec’h,
Et il sera roi dans le palais.

   Le fils Dauphin disait
A sa mère, quand la lettre il lisait :

   — Dites-moi, ma mère, si elles sont bonnes,
Les propositions que me fait mon père,

   D’épouser l’héritière de Pennanec’h,
Et je serai roi a sa place ;

   D’épouser l’héritière de Pennanec’h,
Et je serai roi dans le palais.

   — Quand j’aurai vu (quel est) ce parti,
Je dirai si la fille me plait.

   Dix-huit aunes de toile noire
Et dix-huit autres en épine noire

   Vont faire un bonnet
Pour cacher au Dauphin ses cornes ;

   Encore il disait, le pauvre cocu,
Que sa grande corne était restée dehors !


Chanté par Marguerite Philippe, septembre, 1868.
__________