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L’HÉRITIÈRE SALIOU
(SECONDE VERSION)
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I
La petite héritière Saliou
(Est) la plus jolie héritière qu’il y ait au pays ;
Et s’imaginaient sa mère et son père
Qu’elle était dans son lit, bien endormie,
Et elle a traversé trois rivières,
Pour aller à Traonmaner,
Jouer aux dés, aux cartes,
Pour amuser le seigneur.
Quand ils en eurent assez de ce jeu-là,
Ils allèrent tous deux dans un lit ;
Ils allèrent tous deux dans un lit
Y faire un fils, beau comme le jour[1].
II
L’héritière gémissait,
Ne trouvait personne qui la consolât ;
Ne trouvait personne qui la consolât ;
Si ce n’est Traonmaner ; celui-là le faisait.
— Taisez-vous, héritière, ne pleurez pas !
Je vous marierai quand vous voudrez ;
Je vous marierai à Lafleuri,
Le plus joli valet qu’il y ait en ma maison.
- ↑ Variante fournie par Jacquette Le Brun, de Pédernec.
Ils allèrent tous deux en un lit,
Pour y former une âme à Dieu ;
Pour y former une âme à Dieu
Ou un cavalier au roi