Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/357

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   — Ma sœurette, obéissez-moi,
Obéissez-moi et vous l’attraperez.

   Allez filer dans la chambre blanche,
Tendez un piège dans votre giron,

III

   René Lambal bonjourait,
Chez le vieux le Fur, quand il arrivait :

   — Bonjour et joie à tous, en cette maison !
A-t-on fini de souper ici ?

   — Oh ! oui, René, on a soupé,
Approchez-vous du côté du feu.

   — Bonjour et joie à tous, en cette maison !
Ma douce jolie, où est-elle ?

   — Elle est en train de filer, dans la chambre blanche ;
René Lambal, allez près d’elle.

   Près d’elle quand il est arrivé,
Tourner le rouet il est allé ;

   Il a passé son bras au cou de sa fille,
Et (fourré) son autre main dans son giron ;

   Quand sa main dans le giron est allée,
Le petit piège s’est détendu.

   — Seigneur Dieu ! mon pauvre cœur,
Elle a des dents, la chienne de ma maîtresse !

   A mesure que René s’avance par la route,
Il s’arrête pour considérer la marque des dents ;

   A mesure que René s’avance par le pré,
On peut suivre ses traces, au sang (qui tombe).

IV

   René Lambal disait
A sa mère, chez lui quand il arrivait :

   — Faites-moi mon lit, faites-le commode,
Car mon petit cœur est mal à l’aise ;

   Mon petit cœur est mal à l’aise ;
Elle a des dents, la chienne de ma maîtresse !


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