Qui me prend pour son mari,
Moi qui n’ai jamais été fiancé.
Un affronteur était avec lui,
Qui se tourna vers lui :
— Maître tailleur, tu mens,
Celle-là est Marie Geffroy.
— Si c’est Marie Geffroy celle-ci,
Bien changée alors je la trouve !
— Et comment n’aurais-je pas changé ?
Il y a sept mois que je n’ai eu un brin de santé,
Moi qui souffre de la fièvre la plus violente,
Et qui la tremble trois fois par jour.
— Viens avec moi à l’auberge,
Je te donnerai remède contre elle ;
Je te donnerai un remède qui la coupera net ;
Tu ne trembleras plus jamais la fièvre.
L’hôtesse disait
A Marie Geffroy, là, alors :
— Marie Geffroy, si vous m’obéissez,
Pus une goutte de lui vous ne boirez.
— Me donnât-il du fiel,
S’il me dit de boire, je le boirai.
Pire que le fiel elle a eu,
Elle a bu le sang d’un crapaud.
Elle a bu le sang d’un crapaud ;
Sur l’aire de la maison elle est tombée ;
Sur l’aire de la maison elle est tombée,
De deux enfants elle a avorté.
Marie Geffroy disait,
Sur l’aire de la maison étendue :
— Petites jeunes filles, je vous prie,
N’épousez pas d’étrangers.
Prenez un homme de votre contrée,
Que vous connaîtrez auparavant :
Moi, j’ai un maître tailleur pour mari,
Et de ma mort il est cause !
Rospez — 26 mai 1872.