Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 2 1890.djvu/123

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Ne venez point par mon aire,
Vous fouleriez mes fleurs,
Choux, poireaux et oignons,
Fraises et cresson.
Jetez de la paille dans le feu,
Afin que je vous voie, mon mignon !


Veuve Peutite. — Kerbors.
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LA PETITE MADELON
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________Si j’avais un peu de temps,
________Une plume, de l’encre, un bout de papier,
Je composerais une chanson, qui serait agréable,
Au sujet d’une jeune fille qui a eu peine de cœur.

________Sa mère, la considérant,
________Un jour, lui demande :
 — Terriblement je vous trouve changée, ma fille Madelon !
Votre visage est jaune, comme un morceau de sable.

________Ma fille, si vous avez quelque maladie,
________Faites-m’en l’aveu,
J’irai incontinent en ville trouver un bon médecin,
Ma fille Madelon, pour qu’il vienne vous guérir.

________— Ma mère, avant de me guérir,
________Il faudrait me trouver un gars déluré,
Qui s’en est allé en Italie, voici quelque temps,
Et, s’il ne revient à la maison, mon cœur se brisera.

________— Vous me rendez toute surprise,
(De voir) combien tôt vous avez fauté.
________Vous n’avez que seize ans, vous entrez dans votre
_____________________________________dix-septième (année),
Je croyais nourrir une fille sage et parfaite.

________— Ça, ma mère, si vous avez bonne souvenance,
________Vous aviez fauté, au même âge.
Vous n’aviez que seize ans, vous entriez dans votre dix-septième (année),
Quand vous contraignîtes mon père, ma mère, de vous épouser !