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________Ma fille, laissons-là nos discours,
________Et allons écrire des lettres,
Que nous enverrons au premier dragon (il ne perdra point sa peine),
(Pour lui dire) de venir épouser Madelon et son petit dragon.


Chanté par Marguerite Grenès. — Guénezan,
septembre 1888.
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LA CHANSON DES SOULIERS
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   Dimanche matin, quand je me levai,
La maison de ma maîtresse j’aperçus.

   O palafron, fron, fron,
J’aperçus la maison de ma maîtresse.

   Et moi de chausser mes souliers,
Et d’aller la voir avec précipitation.

   Au seuil de la porte quand je fus arrivé,
Ma maîtresse était déjà couchée.

   Je fourrai le nez dans le trou de la clé,
Je vis ma maîtresse dans son lit,

   Et moi de jeter mes chaussures au milieu de la maison,
Et de faire un bond jusqu’auprès d’elle.

   Le lendemain matin, quand je me levai,
Du diable si je retrouvai une seule chaussure.

   — Dites-moi, ma bonne maîtresse,
N’avez-vous pas vu mes sabots ?

   L’un sans semelle, l’autre sans pointe ?
Je suis ruiné, s’ils sont perdus.

   Si vous allez dimanche à la foire de Langoat,
Rapportez-moi une paire de sabots.