Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 2 1890.djvu/133

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   — Si j’ai l’argent du capitaine,
Je l’épouserai, à coup sûr.

   Un bon manteau il y a sur ses épaules !
— Le manteau d’un voleur accroché au gibet ;

   Son père est bourreau à Carhaix,
Sa mère est une revendeuse ;

   Sa mère est une revendeuse,
Marchande de poireaux et de panais !

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LA MAITRESSE MENTEUSE
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J’avais choisi une maîtresse, et qui me plaisait,
Et, en essayant de la tromper, je fus trompé par elle,
_____________Et rabari, coucou Marion,
________________Et rabari coucou.

Et moi de lui demander, tant jolie elle était,
Et moi de lui demander si mariée elle était.

Et elle de me répondre que mariée, elle ne l’était pas,
Mais sur le point, sans tarder, de l’être.

Et elle de me répondre qu’elle était fille de bonne maison,
Qu’il y avait quatre charrettes ferrées sous la grange de son père.

Qu’il y avait quatre charrettes ferrées sous la grange de son père,
Et quatre bons chevaux pour les traîner.

Et quatre navires chargés elle avait sur la mer,
Et, à Saint-Malo, quatre portes franc-ouvertes.

Mais les quatre portes ouvertes qu’elle avait à Saint-Malo.
C’était une faillie maison d’argile avec de faillies fenêtres.

Et les quatre navires chargés qu’elle avait sur la mer,
C’étaient quatre canes se dandinant sur l’eau.