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GLUDIG LE VIEUX
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   Chez le Gludic, à Saint-Quay,[1]
Ils couchent quatre dans un même lit:

   Les deux servantes, la fille de la maison,
Et Galibod, dit-on, quand il arrive.

   La petite servante disait
A la fille ainée, cette nuit-là :

   « Laissera-t-on ouverte la porte de l’entrée,
Pour permettre à Galibod de gagner son lit ?

   — « Laissera-t-on ouvertes les portes,
Pour que Galibod puisse venir, quand il lui plaira ?

   Le vieux Gludic disait
A sa femme Françoise, cette nuit-là :

   — « J’ai entendu grand tapage ;
Galibod est couché avec les filles.

   « Allumez la chandelle, s’il y a du feu,
Afin que j’aille voir moi-même

   « J’ai entendu grand tapage,
Galibod est là, filles.

   — « Non pas, mon père, vous vous trompez,
Car Galibod n’est pas venu ; »

   « Mais quand nous étendons les jambes,
Se mettent à craquer les rainures du lit. »

   Le lendemain, le vieux Gludic
Etait (monté) sur le dos d’une vieille rosse,

   Et de l’argent avec lui, plein son chapeau,
Pour faire pendre Galibod.

   Galibod pendu point ne sera,
C’est votre fille ainée qui l’a dit.

  1. Petite commune du canton de Perros-Guirec.