Écoutez tous, et écoutez
Une chanson nouvellement composée ;
Une chanson levée tout nouvellement,
Qui est faite à une fille et à sa mère.
Il s’est élevé dispute entre elles,
Pour savoir laquelle se marierait.
— Vous, ma mère, vous êtes avancée en âge,
Et il est temps que vous vous amendiez.
— Taisez-vous, ma fille, ne parlez pas,
Ou je vous donnerai sur le bec ;
Ou je vous donnerai sur le bec,
Et vous apprendrai à mal discourir !…
(Voilà) la fille fâchée, allée en colère ;
Elle part de la maison.
Mais, comme c’était une mauvaise-pièce[1]
Elle alla faire un tour en pays Gall[2]
Celle-ci (la mère), qui était sotte, alla après elle :
— Reviens, et rentre à la maison, ma fille !
Reviens, ma fille, et rentre à la maison,
Tu auras un gars, puisqu’il t’en faut.
Je t’abandonnerai le métier,
Puisque tu es à même de le faire ;
Puisque tu es à même de le faire, jour et nuit,
Car moi, ma fille, je suis devenue vieille…
— Jésus ! ma mère, je suis malade.
— Ma fille, mets-toi au lit ;
Ma fille, mets-toi au lit !
— Ma mère, je ne m’y mettrai foutre pas d’aujourd’hui.