Chacun leur quartier de lard, chacun leur andouille,
Ont mangé les tailleurs.
Si bien que le mari disait à la femme :
— Voici des gens dont la nourriture coûte trop cher.
Mais la femme répondait toujours :
— Pour un jour, nous ne nous en ressentirons pas.
— Attrape-moi la clef de là,
Pour que je leur donne de l’argent.
Ils ont eu chacun dix-huit deniers,
Ils ont fait chacun un petit bonnet.
Or ça donc, je vais me faire beau !
Il me semble que je suis un joli garçon, pour un pâtre.
Maintenant que mes bêtes sont en train de paître,
J’ai envie d’aller quelque part me promener.
Cependant, quand je viens à y penser,
J’ai un mauvais métier, qui ne me plaît pas,
Car le pire métier que vous puissiez trouver,
C’est (d’être) gardeur de vaches, de porcs ou de moutons.
Je reconduirai mes bêtes à la maison et les mettrai dans la cour,
Puis les lâcherai là, — après tout, je m’en moque :
Et alors, j’irai voir ma maîtresse ;
Faute de la voir je me sens mal à l’aise.
Quand je vais voir les filles, elles me disent toutes :
— Voyez-moi le petit gardeur de porcs ! il me fait rire !