Si je vais jamais a l’armée,
Treidadira, ladiradireno I
Si je vais jamais à l’armée,
Moi, j’aurai un habit neuf.
Un habit neuf, de ta tête aux pieds,
Une haquenée pour me porter.
Un chapeau à trois cornes sur ma tête,
Et sur son sommet, un panache.
Un sabre nu à mon côté,
Pour aller vers l’armée !
Ecoutez, et je vous conterai,
Je ne le puis nier,
L’habitude d’aimer, quand elle commence à vous prendre,
Il est rare qu’on la pusse rompre.
Moi, j’ai aimé fidèlement
Une fille sage, et prudente,
Et jolie par-dessus toutes les filles, sans en offenser aucune,
Là où elle marchait, je n’aimais qu’elle.
Moi, j’ai choisi une maîtresse jolie,
Une fille sage et prudente ;
Beauté ni bien, rien ne lui manque :
Quel plaisir de la contempler !