Des gouttes de soupe au lait
Il me donne souvent ;
De l’eau-de-vie, dans un verre,
Du tabac, dans une tabatière...
Combien est meilleure la condition
Du maître que celle du valet ?
— Le maître porte le bonnet (de cocu),
C’est le valet qui en est cause.
— Et combien est meilleur (le sort)
Du renard que (celui) du blaireau ?
— Le blaireau fouit la terre,
Le renard étrangle la poule.
Le premier métier que je fis,
Fut de porter du papier timbré ;
Fut de porter les lettres,
A Morlaix, par les rues.
Et le second métier que je fis,
Fut de balayer là où ce n’était pas propre ;
De balayer sur le pavé la boue,
Et c’est là l’état d’un Normand.
Je trouvais des deniers, des liards ;
Un habit neuf j’avais eu,
Un habit neuf violet,
Comme en portent les jeunes gens.
Chercher de l’eau, je le faisais aussi,
Il faut bien gagner sa vie.
Près de la fontaine quand j’arrivai,
Une jeune fille, là, je vis.