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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/142

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la racine. Il la trancha net, et l’arbre tomba, avec fracas.

Au même moment, on entendit un bruit épouvantable dans l’air. Un grand nuage noir rasa le château, en renversa une aile et alla tomber dans la mer, en faisant bouillonner l’eau. C’était le géant qui tombait dans le gouffre, pour ne plus en ressortir. Il était mort ! Alors, les statues de marbre, qui étaient autour, du château, descendirent de leurs piédestaux et devinrent autant de princes, de princesses, de ducs, de barons, qui vinrent remercier Mabik et la princesse d’Écosse ; puis, ils partirent, dans toutes les directions. De même des animaux de pierre qui étaient dans la cour, et des oies et des cygnes qui étaient sur l’étang. C’étaient autant de personnages enchantés.

La princesse d’Écosse, qui avait étudié les livres de magie du géant, dit alors à Mabik : — Ne perdons pas de temps, et partons tout de suite pour votre pays, afin de sauver votre père et votre mère, que le roi de Brest a condamnés à mourir sur l’échafaud, demain matin, parce qu’ils sont accusés de vous avoir vendu au diable.

Et ils s’élevèrent tous les deux en l’air, en se tenant par la taille, et arrivèrent, vite, par ce chemin, à Morlaix.

11 était temps ! l’échafaud était dressé sur la grande place et le père et la mère de Mabik montaient déjà à l’échelle, quand nos deux