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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/41

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Cado prit la bague, la mit à son doigt, et aussitôt, comme s’il se fût réveillé d’un long sommeil, il reconnut la princesse et se rappela tout ce qui s’était passé.

— Hola ! s’écria-t-il alors, au lieu d’une femme, voici que j’en ai deux, à présent ! Mais la première est toujours la meilleure et la plus près du cœur ! Et il donna la main à l’inconnue, au grand étonnement de tous les convives, et l’on alla de nouveau à l’église, où Cado fut marié une seconde fois, dans le même jour. Quant à la princesse Brunette, son frère Méliau l’épousa aussi, pour ne pas la laisser sans époux, le premier jour de ses noces.

Yvon s’éprit d’amour de la suivante de la princesse Blondine, et l’on fit trois noces à la fois.

Et il y eut des festins magnifiques, des danses et des fêtes, pendant un mois entier. Moi-même, qui étais tout jeune alors, je m’y trouvais pour plumer les perdrix, les poulets et les canards, et jamais de ma vie je n’ai vu, ni ne verrai pareille bombance.

IV

— Voilà assurément un joli conte, dit Ar Meur ; mais j’en connais un autre qui lui ressemble sur plus d’un point et où le héros visite trois ermites, au lieu de deux qu’il y a dans le conte de la princesse Blondine. Le premier ermite commande à tous les animaux à