Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Bannière de début de chapitre
Bannière de début de chapitre


CHAPITRE PREMIER

ENFANCE DE LYNDAMINE


Le germe qui m’a formée fut élaboré dans le sein d’un mâle vigoureux, et porté dans les flancs d’une femme bouillante qui m’a donné la plus forte végétation. Enfin, j’existe, et je bénis mon existence. C’est dans le centre d’une ville féconde en nymphes bienfaitrices de l’humanité que j’ai vu le jour. Il fallait bien que mon tempérament participât de la vigueur de mon père et de la chaleur de ma chère mère. Dès l’âge de dix ans, je donnais déjà des preuves de puberté ; je ne veux pas dire que dès cet âge je faisais des libations à la lune, car je ne m’en souviens pas ; mais un feu dévorant me faisait déjà porter la main vers le centre de ce portique auguste dont nos messieurs sont si jaloux et dont j’ignorais le savant usage.