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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/199

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Sais-tu bien que chacun me nomme Coquebin ?
 « Le sot amant, dit-on d’un ton malin,
 Il n’a jamais vu le con d’Isabelle. »
Et je souffrirai, moi, que l’on m’outrage ainsi ?
Il faut que je le voie ou que je meure ici.
La belle oppose encore à cette maladie,
 Le sacrement. Enfin l’on se marie.
 Avint qu’un jour, jour cruel, jour fatal,
  Messer Lucas se trouve mal,
 Se met au lit, se plaint de la poitrine,
 De l’estomac… — Vite une médecine !
 Dit Isabelle, en pleurant son malheur.
  Et sur-le-champ… Lucas l’appelle ;
 Il veut pisser… — Porte chez le docteur,
Cette urine, ma femme. Et la tendre Isabelle
  Court à l’instant… Mais en chemin,
  Notre femme se ressouvint
Des propos de l’époux avant son mariage ;
  Elle retourne sur ses pas.
 Oh ! pour le coup, on peut en faire usage,
  Et guérir le pauvre Lucas.
Elle approche du lit : — Cher Lucas, lui dit-elle,
Ouvre les yeux, mon fils, et regarde Isabelle.
Elle relève alors chemise et cotillon,
Se met le ventre à l’air : — Lucas, vois-tu mon con ?
  Vois-le de près, et guéris vite,
  Pour lui donner du jus de bite.