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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/230

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 Que l’on a mis à l’usage des sots,
 Que si le ciel accorde une couronne
  À quiconque observe la loi,
  Il transforme au contraire en bête,
 Couvre de poil des pieds jusqu’à la tête,
  Ceux qui pèchent contre la loi.
La nonne, un beau matin, pour changer de chemise,
  Près de son miroir s’était mise.
 Qu’aperçoit-elle ! un spectacle nouveau :
 C’est que déjà le poil perçait sa peau !
  La pauvre enfant est étourdie ;
  Qu’ai-je donc fait pendant ma vie ?
 Filles à poil à l’entour de leur con
 Sont, à coup sûr, les filles du démon.
  Il faut consulter notre mère :
Peut-être son conseil me sera salutaire.
  Elle vole à l’appartement :
 — Que voulez-vous ? — Oh ! ma chère maman,
  Je suis une fille perdue !
  En me changeant, je me suis vue :
  J’ai, j’en suis sûre ; hélas ! pardon,
  Entre les cuisses un minon.
  — Qu’est cela ? vous êtes une sotte.
  — Regardez-y, levez la cotte.
 La mère voit le plus mince duvet.
 — Est-ce tout ? — Oui. — Petite, c’est l’effet
  Des tendres efforts du bel âge ;
  Il faut bien en suivre l’usage.
  — Hélas ! j’ai perdu mon trésor !