Disaient-elles à l’unisson.
Elle ignorait pourtant ce que vaut un bourdon !
— Que dites-vous de votre homme, voisine ?
N’est-il pas vrai qu’il vous lutine ?
— En vérité, mais je ne m’en plains pas :
Il m’a trois fois épousseté le cas.
— Voisine, ah ! vous êtes très bien pourvue !
Dans une nuit, morbleu ! trois fois foutue !
Cela s’appelle… Au bout d’un an,
L’époux voulut mourir, et par son testament,
Donna tout à la pauvre veuve
Dont la porte était toute neuve.
Jeune veuve est au désespoir,
Et jeune amant s’empresse de la voir.
Amélie était du bel âge ;
On lui propose un second mariage.
— La belle emplette ! Eh ! peut-on désirer,
Disait-elle, un mari qui semble soupirer ?
Que cela sert-il donc ? À passer l’époussette
Autour du cas ? Manque-t-on de vergette ?
Seule, je puis en faire le métier.
Pourquoi donc me remarier ?
En attendant, la belle éprise
D’un nouvel amant, est surprise
D’entendre encor que la voix de son cœur,
Lui parle et lui donne un nouveau vainqueur.
Voilà donc Lindor à la place
D’un Philinte froid comme glace.
On se couche ; et Lindor en feu,