Aller au contenu

Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 20 —


satisfaire. Vingt coups de cul réciproques plongèrent enfin l’outil et me donnèrent un plaisir si voluptueux que je m’écriai :

— Ah ! je suis au mieux !

Et je perdis connaissance.

Émilie, triomphante, profita de mon extase pour se séparer et pour s’habiller. Je n’eusse pas eu le temps de me rendre au premier exercice des pensionnaires si cette fille attentive ne m’eût tirée de ma délicieuse indolence pour me presser de prendre une robe.

Ainsi, de nuit en nuit, j’acquérais des lumières autant qu’Émilie me donnait de plaisir ; mais elle ne développait sa science que par progression. Sans cesse elle me vantait les prouesses et me peignait faiblement la figure et la vigueur d’un dieu dont elle me faisait souhaiter les grâces. Je ne pouvais envisager un homme sans soupirer. Le confesseur, l’aumônier, le maître de danse, en un mot, quiconque portait une culotte enflammait mes désirs. J’eusse dans ma fureur sauté sur le premier mâle pour saisir le vainqueur dont j’ambitionnais les coups. Je balbutiais, et la prudente Émilie attendait le favorable instant qui devait éteindre mes feux et renouveler ses plaisirs. Elle disposait cette scène sans m’en rien communiquer et se contentait de tâter avec moi de la petite oie (ce sont ses termes). Ce mets me plaisait assez ; mais je voulais m’enivrer, et j’ignorais le pouvoir de la divine liqueur.

Ô détracteurs des nonnes et de leurs impuissants directeurs, vous pensez déjà qu’Émilie, séduite par le