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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/59

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ou mieux encore avec un de ces instruments mignons que l’on appelle les singes du vit. Un mâle, par la même raison, peut entre ses mains pressurer un vit trop raide et lui faire rendre un peu de son huile. Sans cette double ressource, un célibataire qui serait ardent lèverait publiquement les jupes de la première femme. Ces pauvres filles que l’on infibule si chrétiennement ouvriraient leurs jambes au premier vit qui lèverait la crête. La société serait donc troublée : ou les deux sexes seraient condamnés à la douleur et souvent à la rage. Il serait sans doute un moyen facile de prévenir ce désordre, mais n’espérons pas que cette recette prenne ; l’on tient trop aux plus sots préjugés. Reste donc la mienne, dont il semble que le beau monde soit convenu ; par là les deux sexes sont à l’aise. Je ne plains que ces charmantes recluses dont je me plairais à caresser les secrets appas, mais que notre ordre laisse à la faible vigueur d’un directeur, lorsque le scandale n’est pas à craindre, ou à la cruelle ressource du godmiché, que les vieilles nonnes leur ravissent dans leur impuissante fureur.

Ici Sa Grandeur s’arrêta, et je repris ainsi :

— Je me doutais bien, monseigneur, que tous nos prélats à talons rouges pensaient, parlaient tout bas, comme vous ; mais je n’eusse jamais cru que cet aveu eut été fait sur le con d’une fille que vous traiterez de putain, ou, pour conserver la décence des termes, de fille publique, qui ne se doit à aucun secret. Me voici maintenant dispensée de défendre tout haut l’honneur d’un évêque qui me sonde en secret, et je vais appren-

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