— Peut-être, répond Fanny, les noms seront-ils de votre goût ? Tous les élégants qui nous visitent n’aiment pas qu’on leur parle sur le ton du bordel. Qui sait si des noms plus savants ne nous attireraient pas plus d’honnêtes gens ? L’on sait bien que, dans presque toutes les maisons, les femmes se font savonner par leurs greluchons. Cependant il est convenu qu’elles n’ont que des amis, et notre couvent a lui-même pris le nom décent de Parthénon. Enfin un mâle vous foutrait-il plus mal, si, par exemple, en plein exercice, il vous disait que son prisme est au mieux dans votre cylindre ?
— Quel drôle de langage ! s’écria madame Jolicon ; il faudrait être sorcière pour le comprendre. Sais-tu. Minette, ce que cela veut dire ? Et toi, Lyndamine, qui es rusée, connais-tu le cylindre de Fanny ? Cette bougresse radote, je crois.
— Maman, répondis-je, voulez-vous m’entendre ?
— Parle donc.
Et je dis :
— Dès que les choses subsistent, les noms importent peu. Et plusieurs personnes peuvent être choquées de ceux de notre dictionnaire. Que je dise, par exemple, à un dévot : « Camarade, bandes-tu ? Voyons ton vit ? est-il assez dru pour foutre un con qui demande une cheville d’un pied ? » Il y a là de quoi épouvanter un pauvre diable de novice, tandis qu’avec des termes savants je pourrais l’amener et lui faire faire l’exercice de l’amour.
Écoutons Fanny ; il est souvent à propos de se mettre à la mode, et l’on dit qu’une fille docteur a le con