Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/87

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faible voile une grande femelle en chemise, que deux fenêtres éclairaient, et j’ai la patience d’attendre quel personnage elle veut jouer. Elle se tournait à gauche, à droite, et la tête haute. Que prétend-elle faire ? dis-je tout bas. Enfin je m’aperçus qu’elle se regardait dans un grand trumeau qui la rendait en entier, et bientôt elle commence le premier acte. Elle lève d’abord une jambe, qu’elle appuie sur la table en face du miroir, qui me renvoye qu’elle détache je ne sais quoi de sa cuisse. Même opération sur l’autre cuisse. J’ouvrais des yeux comme un chat en pleine nuit, et ne pouvais distinguer l’attache. La belle, enfin, présente le flanc au miroir, relève pouce à pouce sa chemise par derrière, et me donne la perspective d’un cul qui m’eût paru magnifique, si je n’eusse été frappée d’un autre objet que je ne distinguais pas encore et que je brûlais de voir. Je n’ai pas soupiré pendant une minute, qu’elle a présenté l’autre flanc découvert au miroir, et alors j’ai vu, — vous ne le croirez jamais, — j’ai vu, oh ! cela est unique, l’on jurerait qu’il y a de l’artifice ; enfin j’ai vu…

Maman s’impatiente :

— Dis donc vite, putain, ce que tu as vu. Tu me mettrais en colère avec tes j’ai vu. J’aimerais mieux voir et pressurer mon brave géomètre.

— Ne vous fâchez point, maman, reprend Julie, j’ai vu un con, ou plutôt je l’ai deviné ; il est gardé par des touffes de poil que l’on ne peut imaginer, et, ce qui vous surprendra davantage, c’est que ce poil est d’une longueur inconcevable, c’est que ce poil était noué