Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/142

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l28 VIE DE SAPPHO. Barthélemy, etc ..... L'autoritè de Ménandre et celle de lrabon seraient a la vérité d'un grand poids si ces auteurs donnaient à entendre qu‘en nommant Sappho, ils ont voulu parler de la cé- lèbre poétesse de Mitylène; mais ces auteurs ne la désignant point, il ne reste que l’autorité d'0vide, dans sa quinzième Hé- roîde, autorité suivie par quelques écrivains postérieurs. Or, peut-on la mettre en comparaison avec l‘opinion contraire, eui non-seulement est,fondée sur le silence des auteurs les plus an- ciens, mais encore est appuyée par le témoignage de plusieurs , écrivains grecs, tels que Nymphis, Athénée, Élien, Suidas, Apostolius , parmi lesquels les deux premiers sont distingués y par leur érudition et paraissent avoir recueilli l’opinion générale adoptée par les gens instruits? Ovide au contraire a pu faire usage, · pour embellir son élégie, d’une opinion à laquelle lui-mème n’ajoutait peut-ètre pas foi, à l`exemple de quelques poêtcs comiques qui avaient déja altéré les aveptures de cette femme extraordinaire pour donner plus d’intérèt a leurs pièces. Athé- née a fait cette remarque à propos de Diphilus. Gœpoëte comi- que, né à Sinope, postérieur à Ménandre, avait fait un drame qui portait le nom de Sappho, et dans lequel il avait représenté comme ses amants Archiloque et Kipponax. « Je crois devoir appuyer encore mon opinion de quelques preuves négatives que je ne pense pas avoir jamais été produites, et qui me paraissent propres à éclairer ce point db l’ancienne biographie poétique. « i·· Hérodote, qui parle de Sappho, en relevant quelques circonstances de sa vie, de sa famille et de ses poésies, se tait

sur l'amonr de la poétesse pour Phaon et sur la manière dontt
elle se donna la mort en se précipitent du rocher de Leucade;

cependant cet usage religieux tout-à-faitbizarre était bien dansle x genre de ces faits qu'Hérndote se• plalt··à recueillir et dong il aime à rechercher l’origine. Il paralt probable que cet usage àngu-t lier n'était pas encore introduit, ou, si l'on veut, n"avait pas encore J été révélé du temps d’l-lérodote, d’autant mieux que Strabon lui- 'meme n`en a pas trouvé un plus ancien témoignage que'celui_dn jxîëte Ménandre, qui a vécu aptes Alexandre, et à la distance de plus de trois siècles de Sappho et d'Hérodote. I , « 2·· Le récit mème d'Hérodote rend la prétendue catastrophe _ de Sappho tout-à-fait invraisemblable. Cet historien avait lu des i — vers que cette poétesse avtl écrits contre Charaxus; son frère, à