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ALCMANE.

II.

Quand l’oiseau du printemps annonce la fin des rigueurs de l’hiver, la multitude s’assemble sur le coteau échauffé par le soleil. Là, dans de solennels concerts, le peuple joyeux fait circuler à la ronde la coupe d’or, profonde comme celle des pasteurs : cependant l’Amour, suivant les ordres de Cypris, distille goutte à goutte l’amour dans mon sein. Mégalostrata, nymphe charmante aux blonds cheveux, vient me réciter des vers que lui ont inspirés les Muses bienfaisantes. Ô Calliope ! fille immortelle de Jupiter, inspirez-moi de même des chants aimables, un hymne qui lui plaise et soit digne d’être chanté par ses jeunes compagnes. Ô la plus belle des Lydiennes ! les Grâces vous reçurent dans leur sein charmant, quand vous êtes tombée du sein de votre mère. Tendre Cythérée, vous abandonnez toutes les délices de Chypre et de Paphos que les flots environnent : votre aimable Adonis n’est plus ! Que faire pour vous consoler ? Pleurez, ô jeunes filles de Lydie ! déchirez vos tuniques. Qui rendra à Vénus son Adonis ! qui attendrira pour moi Mégalostrata !