Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/23

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INTRODUCTION. 9 Ilome sont meme empreints de Pintluence de ce principe; seule- ment il prend une direction ditïérente : il dévie à une certaine date, quand les patriciens surent unir, entre leurs mains, aux · privilèges sacerdotaux le pouvoir supérieur de juges et de chefs militaires. D’antres nations, issues d’une souche identique, dé- trnisireut I’action sacerdotale et développèrent la prééminence d’une autre caste. Ainsi les Perses , les Mèdœ, et postérieurement les Germains, peuvent prendre le nom de peuples héroïques, parla puissance qu’ils laissèrent se concentrer dans la classe des guer- riers et des nobles. Viennent ensuite les Grecs, qui, réunissant ces deux principes , prennent le milieu entre ces deux grandes divi- sions, et par la suite des temps revêtent tour à tour le caractère particulier ai chacune d’elles. L’époque héroïque des Grecs fut aussi précédée d’une époque sacerdotale. Tous les anciens mytho- graphes et les historiens , quelles que soient les conjectures qu’ils exposent, s’accordent pour placer confusément dans le fond du tableau de la vie joyeuse, animée, mêlée d’aventures et de pas- sions des Grecs plus modernes, une race primitive de Pélasges, toujours sérieux et méditant, dans le calme d‘un état avancé, leur théorie religeuse de Phnmanité *. ' Par ce noni de Pélasges et sa signification étymologique , nous pouvonsentendre ou les anciens peuples du pays, ou les vieillards des tribus. Ainsi les temps héroïques d’Homère sont déja une se- conde époque, et la première organisation sociale de la Grèce, celle qui lui est antérieure , ressemble surtout a celle des Égyp- tiens , des Asiatiques ou des Étrusques. Les doctrines sacerdotales et symboliques des Pélasges vécurent longtemps encore , mais cachées et restreintes dans le cercle étroit des mystères; leur céle- hrité était grande, une vénération tremblante s’attachait à elles , et les élus qui en recevaient le dépot sacré le transmettaient par l'initiation. Elles n’eurent jamai leurs historiens , mais elles euï rent leurs poêtes; les nuages des temps se sont joints aux nuages _ des doctrines, et nos connaissances sont trop incertaines pour préciser les dates, les faits et les lieux. La tradition par laquelle nous connaissons les poêtes qui llorissaient longtemps avant la _ composition des chants héroïques de Troie et avant Homère com- menœ par Orphée, qui n’était pas Grec, et appartient à cette ‘ Les recherches dc N. Petit-nadel sur les constructions péiasgiennes ont étendu le cercle des connaissances acquises sur cc peuple.