Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/242

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228 PINDABE. si tu aimes à entendre la douce voix de la renommée, ne te lasse point de te signaler par des bienfaits ‘. Le nau- tonier offre sa voile au vent favorable , imite sa sagesse, et garde—toi surtout, cher prince, de te laisser séduire par l’amour d’une trompeuse économie. La gloire que les hommes laissent après eux en descen- dant au tombeau est la seule trace qui marque leur pas- sage dans la vie, et ce sont les écrivains, orateurs et poêles, qui en sont les dispensateurs. C’est ainsi que l’ai- mable vertu de Crésus est parvenue à la postérité, tandis qu’une odieuse célébrité pèse sur la mémoire du tyran Phalaris qui faisait bruler les hommes dans un taureau d'airain. Son nom n’est jamais prononcé dans les assem- blées où la jeunesse marie sa voix au doux son de la lyre. Remporter la victoire est le comble de la félicité, mais entendre chanter ses louanges est, après eelui—la, le pre- mier des biens. Heureux celui qui sait les réunir! il a recu la plus brillante des couronnes. È@à SECONDE PYTHIQUE '. voun manon, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARB- Vaste cité de Syracuse, temple de Mars dieu des com- bats, divine nourrice d’hommes et de coursiers belli- ‘ Il paraîtqu`Hiéron profita des leçons de Pindare ; car, aurapport de Plutarque, s’ilae montra violent,cruel et injuste dans les commencements de son règne, il devintcnsuiteaussi doux et aussi généreux qu'il avaitété emporté et avare. Il dut ce changement à la fréquentation des poëtes Simonide, Bacchylide. Pindare, Èpicharme, qu`il avait attirés à sa cour, et qui en usaient trèsdibrementavec lui. (Voy.le scol. surla 1** pyth.) ‘ La date de la victoire d`Hiéron est inconnue; les anciens auteurs, cités par le scoliaste, sont même peu d`accord sur le lieu où il la rem- porta. Néanmoins le titre de l`odeet le rang qu'elle occupe dans les an- ciens manuscrits font présumer que c'est a Delphes.