Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/245

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LES PYTHIQUES. 231 Ainsi Dieu dispose à son gré des événements et des . , hommes; plus rapide que l’aigle qui fend les airs, que le dauphin qui fuit au milieu des ondes, il brise contre terre les mortels les plus élevés, et comble les autres « d’une gloire impérissable. Mais évitons d’aigniser les traits mordants de la médi· , sance ; je sais, quoique éloigné desjours où il vécut, que l le satirique Archiloque, gonflé de malice et de haine, fut souvent réduit à une extrême indigence. La méchanceté “ ne produit que des fruits odieux, tandis que les richesses à acquises par des voies honorables, et heureusement l unies avec la sagesse, sont le plus précieux des biens. l Telles sont celles que tu possèdes, ô Hiéronl ta main li- j bérale peut les répandre au gré de ta générosité, car tu l domines sur de florissantes cités couronnées de remparts, , et sur des peuples nombreux. ljimprudent qui soutien- drait que- qnelqu’un des héros qui ont existé avant toi » t’a surpassé en richesses et en gloire, annoncerait un es- prit dépourvu de raison et égaré par la démence. · Je monterai sur ta flotte ornée de fleurs, en chantant tés vertus. Ta jeunesse s’est signalée dans le champ des ` _ combats, où, tantôt monté sur un coursier impétueux, tantôt à pied dans les rangs, tu t’es acquis une gloire im- mortelle. Maintenant la prudence et les sages conseils de , ton age mûr justifient toutes n1es louanges et éloignent Y de moi le reproche de flatterie. Je te salue, prince géné- reux, je te salue. Heçois cet hymne en échange de tes bienfaits, je l’ai composé sur le mode éolien, conformé- .ment a tes désirs; puisse-t—il recevoir de la lyre à sept cordes un charme qui captive ton oreille! Instruit par l’expérience, ne te lasse pas de marcher _ dans le sein de la vertu; tiens—toi en garde contre les flatteurs ‘ ; semblables au singe, dont les gentillesses plai- l Toute la fin de cette ode est une diatribe contre Bacchylide, rival de Pindare et flatteur d'Hiér0n. Pindare y déploie un beau caractère et une excellente morale, vu le temps où il écrivait. I