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Introduction

La littérature latine elle-même ne fit que reprouire, quelque servilement, tous les chefs-d'oeuvre de la Grèce. L'imitation fut complète, parce que la supériorité de la Grèce fut de suite reconnue et constatée.Dès que les

Latins eurent entendu oe langage dïiqmère, ~

si doux, si harmonieux, si merveilleusement propre à reproduire les inspirations les plus suavas et les plus grandioses, eux, qui ne connaissaient jusque-la [que le rude idiome d'Eunius, s'eprt·` ret1td‘amour pour toutes les qualités réunies deco bwt Wtlllût dès lors ils avouèront Pimpuissance et Papreté de leur laitue, ils cmpruntèrent a la langue grecque des expressions qui leur MM quaient. La gràce du style attique leur parut digne d’ottvio, et ne .pouvant Puttcindre, ils en rejetèrent la faute sur leur lttllttti sourde, pauvre, sèche, difficile à manier, sans délicatesse et W1! harmonie, cette langue qui, de l’oveu de Quintilien, ne peut nous le rapport de Pélocution présenter uneoutbredïmitation (I. tit, c. ttt). Les maitres de la littérature latine, les hommes qui voulurent dés velopper leur talent de style, essayèrent de traduiredu grec ou latin : c’était pour eux une manière dncquérir cette abondance •t cette facilité d'élocution qui leur manquaient; en outm , ils |'B¢0I|+ 'naissaient aux orateurs grecs cet art d’éloquenos qu’ils possth daient vraiment et qui consiste dans Phabile disposition doo ehütittlt Aussi L. Crnsâlls, dans ses livres de t’Oralsur, disait qu’il s‘y était souvent exercé; Cicéron le recommandait expressément qu son propre Dom, il joignit meme l’exemple au préoepte, il tm ' dnisit les ouvrages de Xénophon ct de Platon, et ce fut par cette lutte hardie entre la mélodieuse délicatesse do la longue grecque et Paspérite du style latin, qu’il parvint à conquérir ce nombre harmonieux de la phrase et cette habile et délicate disposition des mots; laquelle il a donné son nom. Mossala, qui laissa parmi les Latins une si grande réputation, traduisit aussi plusieur! ûfttlsons grecques, entre autres cello d’l1ypéride pour Phryné. Quinlilien nous cite cette traduction comme un modèle de traduction intel- ligente ethardie. _ · Si nous voulions prouver par de nombreux exemples que la lit» V térature latine tout entiere a rendu hommage lige a la littérature grecque, il nest pas de grand nom illustre chez les Romains qui · ne pût nous en fournir une preuveéclatante. Outre les traductions de Xénophon et de Platon publiécspar l‘orateur romain, nous devons encore mentionner celle que Cicéron avait faite des Phi- llppiques de Démosthènes, monument précieux qui ne nous est _ 2