Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/327

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conspection, est fixe et durable, tandis que celui qui tire sa source de la perversité du cœur est une fleur qui bientôt se flétrit. L’athlète courageux n’a point à craindre ce funeste retour ; les Muses lui donnent ces éloges flatteurs ; qui sont le plus digne prix de la victoire, et le poete secondé par les Graces, se fait un devoir de l’élever dans ses chants. Deux victoires, accordées par la fortune à Mélissus, ont pénétré son cœur d’une joie pure ; vainqueur à la course des chevaux , il a été couronné dans les plaines de l’isthme corinthien, et il a entendu proclamer le nom de Thèbes, sa patrie, dans la vallée sombre et profonde qu’habita jadis le monstre de Némée.

Mélissus ne déshonore point les vertus naturelles de ses ancêtres; vous savez. ô Thébains ! quelle gloire s’acquit autrefois à la course des chars son aïeul Cléonyme, qui, fier du sang des Labhcides , qu’il tenait desamère, vécut avec sa famille au sein de l’opulence, fruit de ses victoires et de ses travaux. Mais le temps , entrainant les jours dans sa course, change souvent le sort des mortels; les seuls enfants des dieux sont à l’abri de ses atteintes.


QUATRIÈME ISTHMIQUE.


POUR LE MEME MELISSUS.


De quelque côté que se tournent mes regards, ô Mélissus ! je vois une immense carrière à parcourir ; car, en obtenant la victoire aux jeux isthmiques, tu m’as fourni l’occasion de célébrer les vertus des Cléonymides, vertus qu‘ils doivent à la bienveillance des dieux, et qui ont répandu leur éclat sur tout le cours de leur vie. Le souffle inconstant de la fortune promène les mortels du bien au mal, et du mal au bien tour a tour. Ainsi tes aïeux furent autrefois honorés dans Thèbes, comme hôtes des