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cipalement par rapport aux pratiques religieuses de plusieurs fêtes célèbres dans la Grèce. C’est en suivant les traces de ces laborieux écrivains, en réunissant tous ces différents traits épars dans leurs écrits, et en recueillant ceux qui pouvaient leur être échappés, que je suis parvenu à donner, dans plusieurs dissertations, lues à l’Académie des Belles-Lettres, une idée plus juste que celle qu’on s’était formée jusqu’à présent, des solennités pour lesquelles la plupart de ces hymnes ont été composées, telles que les fêtes carnéennes, les Thesmophories, la cérémonie des bains de Pallas, et les fêtes de Délos.

On me saura gré, peut-être, de rassembler ici tout ce qu’on peut savoir touchant la personne de Callimaque, et ses nombreux ouvrages, dont nous ne possédons aujourd’hui que la moindre partie.

Callimaque, fils de Battus et de Mésatma, était né a Cyrène, en Libye. Le nom de son père a fait présumer qu’il était de la race du fameux Battus, autrement nommé Aristote, fondateur de cette capitale de l’Afrique, et le rang distingué que sa famille tenait dans sa patrie semble autoriser cette conjecture. Lui-même, dans une épitaphe qu’il avait faite pour orner le tombeau de son père, et où, pour le dire en passant, il se vante assez naïvement d’être au-dessus de l’envie, nous apprend que son grand-père, qui se nommait comme lui Callimaque, avait commandé les armées de sa nation. L’usage était, chez les Grecs, que les enfants portassent le nom de leur grand-père plutôt que celui de leur père, ce qui, dans une succession généalogique, produisait une suite alternative des mêmes noms, comme on le voit par la généalogie des Callias, célèbre famille athénienne dont parle Aristophane.

Il serait difficile de savoir précisément l’année où naquit Callimaque. Si les vers insérés sous son nom au troisième livre de l’Anthologie (épig. X, p. 313) étaient effectivement de lui, et que ce fût de lui-même qu’il eût voulu parler, on pourrait en conclure que sa naissance précéda de peu, ou suivit de prés la mort d’Alexandre. Le poête, ou le personnage qu’il introduit dans cette épigramme, s’y exprime en homme fort âgé, et Callimaque, comme on le sait d’ailleurs, ne mourut que dans les premières années du règne de Ptolémée-Évergète, plus de quatre-vingts ans après la mort du roi de Macédoine. Mais outre qu’il est fort incertain que Callimaque soit réellement l’auteur de l’épi-