Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/521

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leur marquait la cadence, et l’écho le répétait jusque dans Sardes et dans Bérécynthe. Dans les âges suivants, on construisit autour de cette statue un vaste temple : le Soleil n’en verra jamais de plus beau ni de plus riche ; il l’emporte sur le temple même de Pytho. Jadis l’insolent Lygdamis[1] menaça d’en piller les trésors. Du fond des climats hyperboréens, que la fille d’Inachus a rendus si célèbres, il traînait à sa suite ces fiers Hippimolges, qui égalaient en nombre les grains de sable de la mer. Ô le plus malheureux des rois ! quel était son espoir ? ni lui, ni aucun de ces barbares dont les chars avaient foulé les rives du Caystre, ne devaient revoir leur patrie, car tes flèches ont toujours défendu ton Éphèse.

Gloire à la déesse de Munychie, à la déesse des ports et de Phérès.

Mortels, craignez de ne pas honorer Diane. Si jadis Oinée négligea de parer ses autels, vous savez quels assauts il eut à soutenir. N’allez point la défier dans l’art de prendre un cerf, de lancer un javelot ; cet orgueil coûta cher aux Atrides. N’aspirez point aux faveurs d’une déesse toujours vierge ; Orion, Otus en ont trop éprouvé le danger. Ne refusez point de danser dans ses fêtes ; Hippo ne l’a point refusé sans avoir eu bien des larmes à verser.

Salut, ô puissante déesse ! sois propice à ton poëte.


VI. EN L’HONNEUR DE DÉLOS.


Dans quel temps, ô ma Muse ! en quel jour chanteras-tu la nourrice d’Apollon, l’île sacrée de Délos ? Sans doute les Cyclades méritent toutes d’être chantées, elles sont

  1. Callimaque veut parler ici de cette invasion que les Scythes firent en Asie vers la trente-sixième Olympiade, environ 530 avant l’ère chrétienne. Selon Strabon (lib. I, p. 106, B.), Lygdamis, l’un de leurs chefs, périt effectivement, mais loin d’Éphèse et dans la Cilicie. Hésychius (voce Lygdamis) dit non-seulement qu’il menaça de piller le temple de Diane, mais qu’il le brûla.