Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/114

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l’a pas traîné en prison ; ou qu’il l’y a conduit avec justice. Etant convenu lui-même qu’il l’a arrêté, quoiqu’innocent, il vous a mis à même de vous décider aisément sur son sort.

[35] Nombre de citoyens et d’étrangers ont accouru au tribunal pour apprendre quelles sont vos dispositions à l’égard des Trente. Vos concitoyens se retireront persuadés ou qu’ils seront punis de leurs entreprises criminelles, ou qu’ils seront vos tyrans s’ils réussissent et vos égaux s’ils échouent. Tous les étrangers qui se trouvent à Athènes, vont savoir s’ils ont tort ou raison de chasser les Trente de leurs villes [1]. Si maîtres du sort des coupables, ceux mêmes qui ont été outragés les renvoient absous, ils jugeront que leur zèle pour les Athéniens est indiscret. [36] Vous avez puni de mort des généraux [2] Le gros temps avait empêché les généraux d’Athènes de recueillir

  1. Plusieurs villes de la Grèce, pour faire leur cour aux Athéniens, ou par haine des Trente dont ils abhorraient les excès, avaient chassé ou refusé de recevoir ceux de ces tyrans qui, obligés de fuir d’Athènes, cherchaient ailleurs un asile.
  2. Les Athéniens, sous la conduite des dix généraux qu’ils élisaient tous les ans, avaient gagné une bataille natale, près des Arginuses, sur les Lacédémoniens commandés par Callicratidas.