Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/174

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assurance effrontée dans le sénat d’Athènes. [10] Toutefois, on dit que Périclès[1] vous conseillait un jour de faire usage contre les impies non seulement des lois écrites, mais des lois non écrites, d’après lesquelles les Eumolpides[2] donnent leurs réponses : ces lois que personne ne put jamais abolir, qu’on n’osa jamais contredire, et dont on ne connaît pas même l’origine. Il pensait que les coupables satisferaient ainsi par leur punition non seulement aux hommes, mais encore aux dieux. [11] Andocide a tellement bravé les dieux, et les hommes chargés de poursuivre les sacrilèges, que, dix jours à peine après son retour dans la ville, il a intenté, devant le roi des sacrifices, un procès pour crime d’impiété. Oui, Andocide s’est fait donner action pour un délit de cette nature, après avoir offensé les dieux par des excès inouïs : et ce qui mérite encore plus d’être remarqué, il accusait Aristippe d’avoir mutilé l’Hermès[3] de la famille d’Andocide. [12]

  1. Périclès, ministre d’Athènes assez connu. [note originale]
  2. Famille sacerdotale de cette même ville. Je n’ai vu nulle part quelles croient ces lois non écrites dont parle Lysias.
  3. On appelait Hermès une statue de Mercure carrée. L’Hermès de la famille d’Andocide : Eschine et Plutarque prétendent que cet Hermès passait pour appartenir à la famille d’Andocide, mais qu’il appartenait réellement à la tribu Égéide.