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Page:Lytton - Les derniers jours de Pompéi, 1859.djvu/399

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DE POMPÉI

pour le prier de suspendre, pendant une heure seulement, l’exécution de Glaucus ; que je me fais fort de prouver son innocence. Oui, oui ; c’est cela. Oui, Dave, cours trouver le préteur à l’amphithéâtre… Que ce billet soit remis dans ses propres mains… Maintenant, ô dieux ! vous que la providence épicurienne renie, secourez-moi, et j’appellerai Épicure un menteur ! »


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CHAPITRE IV.

Encore l’amphithéâtre.


Glaucus et Olynthus avaient été placés ensemble dans cette étroite et obscure cellule oùles criminels de l’arèneattendaient leur dernière et terrible lutte. Leurs yeux, accoutumés déjà à l’obscurité, pouvaient distinguer leurs traits dans cette heure terrible et à cette faible lueur : car la pâleur, qui avait remplacé les couleurs naturelles de leurs joues, prenait de plus en plus une teinte livide et sépulcrale. Leurs têtes étaient hautes et fières, leurs membres ne tremblaient pas. Leurs lèvres étaient serrées et insensibles. La religion de l’un, l’orgueil de l’autre, le sentiment de leur commune innocence, enfin la consolation provenant de cette association de leur destinée, transformaient ces victimes en héros.

« Écoutez, entendez-vous leurs applaudissements ?Ils hurlent en voyant couler le sang humain, dit Olynthus.

— Je les entends, mon cœur en souffre ; mais les dieux me soutiennent.

— Les dieux ! Ô jeune homme insensé ! à cette heure, ne re connais qu’un seul Dieu ! Ne t’ai-je pas donné mes enseignements dans le cachot ? N’ai-je pas pleuré pour toi, prié pour toi ? Dans mon zèle et dans mon agonie, ne me suis-je pas plus occupé de ton salut que du mien ?

— Brave ami, répondit Glaucus solennellement, je t’ai écouté avec respect, avec surprise, avec une secrète sympathie pour

    le parchemin, et du style pour écrire sur des tablettes de cire ou des plaques de métal. Les lettres étaient écrites quelquefois sur le papyrus, quelquefois sur des tablettes.