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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/125

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CHAPITRE I.

Le chevalier de Provence et sa proposition.

Il était près de midi lorsque Adrien passa par les portes du palais d’Étienne Colonna. Les palais des nobles n’étaient pas alors comme nous les voyons aujourd’hui, autant d’asiles pour les toiles immortelles de l’art italien et les impérissables sculptures de l’art grec, mais jusqu’à ce jour ils ont conservé les massives murailles, les fenêtres à barreaux, les cours spacieuses, qui, dans ce temps, protégeaient leurs rudes possesseurs. Bien au-dessus des grandes portes se dressait une solide et superbe tour, dont le sommet commandait une vue lointaine des débris mutilés de Rome ; le portail lui-même était orné et fortifié de part et d’autre par des colonnes de granit, dont les chapiteaux doriques trahissaient le sacrilége qui les avait arrachées d’un de ces temples nombreux dont le Forum sacré était autrefois encombré. Des mêmes dépouilles provenaient aussi les vastes blocs de travertin qui composaient les murs de la cour extérieure. Ces bar-