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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/170

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RIENZI.

palliatifs ; il en était venu à ce point où le peuple soupire moins après des réformes qu’après un changement. Il y a des temps où une révolution ne peut être évitée ; il faut qu’elle se fasse, en dépit des concessions ou de la résistance. Malheur à la race dans laquelle une révolution ne porte point de fruits ! dans laquelle la foudre roule sur les montagnes, mais sans purifier l’air ! Souffrir en vain est souvent le lot des individus les plus généreux, mais quand une nation souffre en vain, qu’elle se maudisse elle-même !


CHAPITRE IV.

L’ambition du citoyen et l’ambition du soldat.

L’évêque d’Orvieto était resté en arrière pour conférer avec Rienzi, qui l’attendait dans le fond du Latran. Raimond avait trop de pénétration pour se laisser séduire par l’espérance que la dernière scène pût effectuer aucune réforme parmi les nobles, guérir leurs divisions, ou les unir dans un commun effort contre les dévastateurs de la campagne de Rome. Mais après avoir rendu un compte détaillé à Rienzi de tout ce qui avait suivi le départ du héros de cette fête, il finit en disant :

« Vous verrez qu’on tirera de là un bon résultat : la première dissension à main armée, la première querelle entre les nobles semblera être un manque de foi ; pour le peuple et le Pape, ce sera une excuse raisonnable de désespérer de tout amendement de la part des barons,