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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/185

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RIENZI.

resque, la véritable personnification de nos vieux ennemis les Goths. J’espère l’avoir endormi ! Vraiment, deux soleils ne sauraient pas plus rayonner en une même atmosphère, que Walter de Montréal et Cola de Rienzi vivre dans la même cité. Les astrologues nous disent que nous ressentons une antipathie secrète et irrésistible pour les gens destinés par l’influence de leur étoile à nous faire du mal ; c’est bien là l’antipathie que j’éprouve pour cet homicide distingué. Gare-toi de mon chemin, Montréal ! gare-toi de mon chemin ! »

Après ce monologue Rienzi se retourna, et, une fois retiré dans son appartement, on ne le vit plus de la nuit.


CHAPITRE V.

Cortége des barons. Commencement de la fin.

C’était le matin du 19 mai, l’air était vif et clair, et le soleil, qui venait de se lever, rayonnait gaiement sur les casques et les lances étincelantes d’un beau cortége de cavaliers en armes, serpentant dans toute la longueur de la principale rue de Rome. Le hennissement des chevaux, leurs sabots retentissants, l’éclat des armures, et les bannières ondoyantes au gré des vents et ornées des insignes superbes des Colonna, composaient un de ces spectacles animés et brillants particuliers au moyen âge.

En tête de la troupe, sur un vigoureux palefroi, chevauchait Étienne Colonna. À sa droite était le chevalier de Provence, maniant d’une main dégagée un coursier