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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/95

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RIENZI.

Voyez ; au-dessus de cette mer irritée, les cieux s’entr’ouvrent, et la majesté de Dieu descend dans toute sa gloire comme au jour du jugement ; des rayons qui entourent l’esprit de Dieu s’étendent deux glaives flamboyants, et sur ces glaives s’appuient, irrités, mais libérateurs, les deux saints patrons, les deux puissants tuteurs de votre cité. Peuple de Rome, adieu ! voilà la parabole finie[1] ! »


CHAPITRE II.

Évocation d’un fougueux esprit capable de mettre en mille pièces le magicien même qui l’évoque.

Tandis que cette scène se passait avec tant d’animation autour du Capitole, dans l’intérieur d’une des salles de ce palais était assis le premier agent, le premier auteur toutes ces rumeurs. En compagnie de ses paisibles clercs, Rienzi semblait tout absorbé dans les détails de sa patiente besogne. Tandis que le murmure et le bourdonnement, les acclamations et les trépignements des masses venaient rouler jusqu’à son appartement, il ne semblait seulement pas y faire attention ni se détacher une minute de son travail. Avec la régularité incessante d’un automate,

  1. M. de Sismondi attribue à Rienzi un beau discours où, tout en montrant le tableau, il tonna contre les vices des patriciens. Le biographe contemporain de Rienzi ne dit pas un mot de cette harangue. Mais, selon toute apparence (maintenant que l’histoire a ses licences aussi bien que le roman), M. de Sismondi a jugé convenable de confondre deux occasions très-distinctes en elles-mêmes.