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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/99

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RIENZI.

clave devient homme libre, peut devenir aussi rapidement d’homme libre brigand.

« Approche, mon ami, dit Rienzi, après un instant de silence. Je sais tout ce que tu as fait et voudrais faire pour Rome ! Tu es digne de ses plus beaux jours d’autrefois, et tu es fait pour prendre part à leur restauration. »

Le forgeron tomba aux pieds de Rienzi, qui lui tendit pour le relever une main que Cecco di Vecchio saisit pour y imprimer un respectueux baiser.

« Ce baiser n’est pas un baiser de Juda, observa en souriant Rienzi ; mais lève-toi, mon ami ; nous ne devons prendre cette attitude qu’à l’égard de Dieu et de ses saints.

— Celui-là est un saint qui nous secourt au besoin ! dit rondement le forgeron, et pour ce qui est de ça, personne ne s’en est acquitté comme toi. Mais quand, ajouta-t-il, en baissant la voix, et en attachant sur Rienzi un profond regard, comme un homme qui n’attend plus qu’un signal pour frapper un coup : quand ferons-nous le grand effort ?

— Tu as parlé à tous les braves de ton voisinage ? sont-ils bien préparés ?

— À la vie, à la mort, comme Rienzi leur en donnera l’ordre.

— Il m’en faut la liste, avec leur nombre, leurs noms, demeures, professions, cette nuit même.

— Tu l’auras.

— Chaque homme doit apposer sa signature ou faire un trait de sa propre main.

— Ce sera fait.

— Alors, écoute ! accompagne Pandolfo di Guido à son logis, ce soir, au coucher du soleil. Il te donnera les instructions nécessaires pour te réunir cette nuit à quelques braves gens ; tu es digne de te joindre à eux. Tu n’y manqueras pas !