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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 2, 1865.djvu/294

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RIENZI.

« Tu n’as pas besoin d’aller plus loin, je m’en souviens. Viens-tu maintenant requérir mon amitié !

— Justement, noble seigneur, répondit Angelo, je ne sais plus où je pourrais chercher ailleurs un maître.

— Sais-tu lire et écrire ? Je crains que non.

— On m’a enseigné ces connaissances, répliqua Villani.

— C’est bien. Es-tu de noble naissance ?

— Je le suis.

— Encore mieux. Ton nom ?

— Angelo Villani.

— Je prends, dit Montréal avec un léger soupir, tes yeux et ton large front pour gages de ta véracité. À partir d’aujourd’hui, Angelo Villani, tu és au nombre de mes secrétaires. Une autre fois tú m’en diras plus long sur ton compte. Ton service commence de ce jour. Du reste, jamais homme qui servit Watter de Montréal n’a manqué de faire fortune, ou d’avancer dans sa carrière, quand il l’a servi fidèlement. Voici mon cabinet où l’on entre par cette porte : c’est là ton postė. Va chercher Lusignan de Lyon ; tu me l’en verras : c’est mon premier secrétaire, il veillera à ce qu’on te traite bien et te formera à ta besogne. »

Angelo se retira. Les yeux de Montréal le suivirent.

« Quelle singulière ressemblance ! dit-il triste et rêveur, mon cœur bondit à la vue de ce jeune garçon ! »