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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 2, 1865.djvu/299

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RIENZI.

sident de votre conseil, dit Montréal en souriant à Pandulfo ; si vous voulez un citoyen à la fois populaire, de bonne famille et riche, vous n’avez qu’à regarder à ma droite.

— Pandulfo fut pris d’une petite toux et rougit.

— Montréal poursuivit : « Un conseil de commerce pourrait fournir un poste honorable au signor Vivaldi ; et le maniement de toutes les affaires étrangères, l’administration des troupes, etc., pourraient se confier aux barons, en donnant, signor di Bruttini, aux barons de seconde classe la liberté d’y concourir plus facilement qu’on ne l’a accordé jusqu’ici à leur naissance et à leur importance personnelle. Messires, voulez-vous goûter de ce Malvoisie ?

— Oui, mais reprit Vivaldi, après un moment de silence (Vivaldi, comme drapier, se voyait d’avance, chargé au moins de fournir tout l’effectif de la Grande Compagnie), une constitution si modérée, si bien entendue, n’obtiendra jamais l’adhésion de Rienzi.

— Pourquoi cette adhésion ? Qu’avons-nous besoin de Rienzi ? s’écria Bruttini ; Rienzi peut bien retourner faire un tour en Bohême.

— Doucement, doucement, insinua Montréal, je ne désespère point. Toute violence ouverte contre le sénateur ne ferait que fortifier son pouvoir. Non, non, humiliez-le, à la bonne heure, faites rentrer les barons, et ensuite proposez vos conditions. Alors entre les deux partis vous pourrez établir un équilibre convenable. Alors, pour préserver votre nouvelle constitution de tout empiétement des deux côtés, vous ne manquerez pas non plus de guerriers et de chevaliers, qui, en échange d’un certain rang qu’on leur assignerait dans la grande cité de Rome, entretiendraient à son service leur infanterie et leur cavalerie. Nous autres Transalpins, on nous juge souvent bien durement. Si nous sommes errants comme les fils d’Is-