Le précédent volume des Lettres de Catherine de Médicis, le troisième,
s’arrêtait à la paix de Saint-Germain (août 1570), date, nous l’avons
dit, presque obligatoire ; celui-ci, le quatrième, s’arrête à la mort de
Charles IX, limite qui également s’impose. En effet, le règne de Henri III
ne ressemblera en rien au précédent, et apparaîtra une tout autre Catherine
que celle qui régnait sous le nom de Charles IX. Condamnée à un labeur
incessant, elle aura cette fois à combattre l’incurable indolence de
Henri III, et à réprimer ses excessives prodigalités et l’influence funeste
d’indignes favoris.
Dans cette nouvelle période de quatre années, la négociation du mariage de Marguerite de Valois d’abord avec Dom Sébastien, le jeune roi de Portugal, puis avec Henri de Navarre, et celle du mariage du duc d’Anjou avec la reine d’Angleterre, qui ne sera abandonnée que pour faire place aux prétentions du duc d’Alençon. Cet imberbe prétendant à la main d’Elisabeth, ces interminables négociations rempliront bien des pages : mais, remarque essentielle, pour la première fois, la politique extérieure tiendra une large place. Dans la lutte engagée entre Philippe II et les Flandres que la tyrannie et les cruautés du duc d’Albe ont soulevées, lutte au cours de laquelle se manifeste et s’accentue le persistant mauvais vouloir et la perfidie des Anglais à l’égard de la France, Charles IX, tantôt sous l’impulsion patriotique de