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LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS

priant de continuer, de ma part, quand il sera à propos, envers ladicte royne d’Angleterre et ses ministres les bons offices qu’avez accoustumé de faire pour elle, priant Dieu vous avoir en sa garde.

Escript à Paris, le xxieme jour d’aoust 1572.

Caterine.
Pinart.


1572. — 22 août.
Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla filza 4726, nuova numerazione, p. 338.
À MON COUSIN
MONSEIGNEUR
LE GRAND DUC DE TOSCANE.

Mon cousin, j’ay entendu par le sieur Bruet, qui est par delà pour mes affaires, la bonne intention que vous avez de me faire toute raison des biens qui m’appartiennent, vous estant enfin arresté sur le seul poinct des valleurs après beaucoup de disputes passées pour raison de voz droictz entre ledict Bruet et voz depputez, dont il m’a tousjours rendu bon compte, ce que j’ay eu bien agréable pour l’asseurance que j’ay tousjours eue, que vous n’en feriez pas de moings, et que vous vouldriez chercher toute occasion de m’en donner contentement ; mais pour ce que j’entends que ledict Bruet est entré en ung chemin assez long pour le faict desdictes valleurs et qu’il me semble que, si à ce coup nous n’y advisons vous et moy, que de long temps l’occasion se puisse présenter ; par quoy je vous prie derechef, pour le bien que je vous veulx et à vostre maison, d’y mectre une fin au plus tost, et me renvoier ledict Bruet, auquel j’en escriptz en conformité, et n’estant la présente à autre fin, je ne la vous feray plus longue, sinon pour prier Dieu, mon cousin, vous tenir en sa saincte garde.

Escript à Paris, le xxiie jour de aoust 1572.

Vostre bonne cousine,

Caterine.


1572. — 27 août.
Minute. Bibl. nat. fonds français, no 15535, fo 4s vo.
À MONSIEUR LE VICOMTE DE HORTE[1].

Monsieur le vicomte, vous verrez par la lectre[2] que le Roy monsieur mon filz vous

  1. Après avoir dicté cette lettre elle a ajouté : « Voici la lettre de Monseigneur à laquelle il ne faut rien changer, et au lieu du Roy monsieur mon filz, mettre le Rov monseigneur et frere. » (Au dos : Du xxviie d’août.)
  2. Nous joindrons à cette lettre celle de Charles IX : « J’estime que vous n’estes pas à sçavoir la blesseure de mon cousin l’admiral ; et comme j’estoys après à faire tout ce qui estoyt possible pour la vérification du faict et chastiment d’icelluy, à quoy il ne s’est rien oublyé, il est advenu cependant que iceulx de la maison de Guyse et les autres seigneurs et gentilzhommes qui leur adhèrent, et n’ont pas petite part en ceste ville, comme chascun sçait, ayant sceu notamment que des amys dudict sieur admiral voulloyent poursuivre sur eulx la vengeance de ceste blesseure, pour les soupçonner en estre cause, se sont esmeuz ceste nuit passée, sy bien que entre les ungs et les autres il s’est passé une grande et lamentable sédition, ayant forcé le corps de garde qui avoit esté ordonné autour de la maison dudict admiral, luy tué avecques quelques autres gentilshommes, comme il en a esté aussy massacré d’autres en plusieurs endroitz de la ville, ce qui a esté mené avec une telle furye qu’il n’a esté possible d’y apporter le remède tel que l’on eust peu désirer, ayant eu assez d’affaire à employer mes gardes et autres forces pour me tenir le plus fort en ce chasteau du Louvre, pour après faire donner ordre par toute la ville à l’apaisement de la sédition qui est à ceste heure amortye, grâce à Dieu, estant advenue pour la querelle qui est de ung long temps entre ces deux maisons, de laquelle ayant toujours préveu qu’il surviendroyt quelque mauvais effect, j’avoys cy-devant faict tout ce qu’il estoyt possible pour l’appaiser, ainsy que vous sçavez, chose que seroyt pour altérer le repos qui a esté