Page:Mélandri - Les Farfadets, conte breton.djvu/19

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un grand papillon de nuit…

ombreuse, le vieux barde avait cru voir de petits yeux luisants clignoter au creux des roches.

D’abord, il les prit pour des rayons de soleil égarés, qui faisaient étinceler la gemme et le silex. Mais leur mobilité lui prouva qu’il se trompait.

« Ce sont, pensa-t-il, des lézards. Ils écoutent craquer leurs écailles sur la pierre rose. De jolis lézards et rien de plus. »

Mais, quand il s’approcha davantage, il vit très distinctement un, deux, trois farfadets à tête noire, trois petits gnomes bruns et velus à forme de crapauds, qui sautelaient folâtrement.

Le Bos connaissait de longue date le pouvoir occulte, la férocité de ces esprits ténébreux. Il sentit la moelle se figer dans ses os.

Il voulut continuer son chemin sans paraître les avoir remarqués, de peur d’attirer leur maligne attention. Mais, à chaque pas, il en découvrait d’autres, mussés au plus profond des mousses, tapis sous les larges feuilles du